P comme PASTEUR

comme PASTEUR.
La forêt, aussi bien de pins que de feuillus, est présente de très longue date dans les Landes mais restreinte à des bosquets disséminés, jalonnant notamment les rebords du plateau. La lande occupe alors les trois quarts du territoire jusqu'au milieu du XIXe. A partir de là, un boisement systématique, sur un million d'hectares, recouvre les vastes étendues jusque-là vouées au parcours des troupeaux. C'est ainsi que nous connaissons cette région aujourd'hui.


Une lande dans les Landes

Le pasteur c'est le berger landais, semi-nomade, perché sur échasses, vêtu de peaux de moutons et encapuchonné. Ces échassiers landais étaient principalement les bergers, seuls à être « tchanqués » (équipés d’échasses en Gascon) avec les facteurs et « coureurs » de nouvelles.
L’usage des échasses remonterait au XVIIIe siècle et prend fin au XIXe siècle, avec la disparition du système agro-pastoral, dont elles sont le symbole. Les témoignages les plus anciens de l’usage des échasses dans les Landes de Gascogne datent du XVIIIe siècle.
L'échassier landais

À la différence du laboureur rivé sur son champ ou du résinier à ses pins, le berger fréquente les immensités de la lande, jusqu'aux confins des territoires communaux. Dans l'ancienne société, le berger assure une activité essentielle sans pour autant constituer une catégorie sociale particulière. Parfois membre d'une famille de propriétaires ou de métayers, c'est souvent un homme trop âgé pour le dur travail des champs mais dont l'expérience se révèle précieuse pour la conduite et le soin du troupeau.
Il peut aussi être domestique, au service d'un propriétaire ou d'un métayer, intégré éventuellement à la maisonnée de son patron. Il est le plus souvent sous contrat avec un propriétaire qui lui confie alors une métairie réduite : la brasserie.
Lorsqu'il est brassier, le pasteur dispose d'une petite maison basse (le meysouet) n'offrant qu'un confort sommaire. Des ouvertures étroites et barrées dispensent une faible lumière. Au centre, la cuisine donne sur deux pièces latérales. S'y ajoute un lopin de champ complété d'un jardin pour assurer sa subsistance. Le brassier apporte avec sa femme et ses enfants un complément de main d'œuvre dans bien des travaux réalisés chez le métayer ou le propriétaire qui, en contrepartie, effectuent des travaux aratoires sur son champ. Pour la garde du troupeau, il reçoit des gages annuels alloués par le propriétaire.






                                                                                         Lou pachedeuy (intérieur landais)
            

À la belle saison, il arpente la lande pour fournir à ses bêtes une nourriture suffisante. Ainsi, la période d'agnelage passée, il s'éloigne des quartiers et des bourgs pour vivre en solitaire. Une solitude toutefois émaillée de rencontres régulières avec d'autres bergers venant de quartiers ou villages voisins. Ces rencontres, ainsi que les fêtes et les foires, sont autant d'occasions d'échanger des nouvelles, que chacun ramène ensuite dans son port d'attache. Ainsi, paradoxalement, ce solitaire joue dans les quartiers isolés le rôle de message. Pendant son parcours, le berger peut partager avec un ou deux compagnons l'oustalet (petite maison) au confort des plus rudimentaires, comme il s'en trouve à proximité de quelques bergeries perdues dans la lande. Le berger occupe sa relative oisiveté à filer ou tricoter la laine de ses bêtes et à chasser pour améliorer son ordinaire. Il est aussi fin joueur de fifre, de boha (cornemuse landaise) ou de vielle et gardien de la tradition orale en matière de contes et légendes. (La transformation des Landes deGascogne - J.Aldhuy)


 
Les pasteurs et la borde (bergerie)


Dans mes recherches landaises, les actes ne mentionnent pas toujours le même métier pour les bergers. Les hommes ne le pratiquent pas toute leur vie et les dénominations diffèrent selon la période ou selon le prêtre ou l'officier d'état civil. Néanmoins les familles de pasteurs restent très unies entre elles ce qui permet au métier de se perpétuer en leur sein grâce notamment aux mariages de leurs enfants entre eux jusqu'au XIXe.




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